"Dans un univers de cyclistes, seuls les sophistes freinent, les autres se graissent la patte"

Le Moine Fou Barbapou

mardi 28 décembre 2010

AMOUREUX



Le Père Noël dans sa grande sagesse m'a entre autre amené le magnifique ouvrage broché sorti chez Plon intitulé "Dictionnaire Amoureux Du Rock" d'Antoine de Caunes. Cet homme n'est pas simplement celui qui a incarné les hilarants Gérard Langue-de-Pute et autres Didier l'Embrouille sur Canal+, il est surtout l'inventeur de Chorus, géniale émission qui entrecoupait nos mornes dimanches de giclées de rock télévisé en 1979 et 1980, à une époque où Guy Lux et Danièle Gilbert régnaient encore en maitres sur les "variétés". Chorus n'était pas la première émission de rock à la télévision française, mais j'étais trop petit au moment de Pop2 et minuscule au moment de "Bouton Rouge". Le regretté Freddy Hausser, futur réalisateur régulier du JT de France 2, avait fait une émission excellente aussi, intitulée Juke-Box et qui avait précédé Chorus (je me souviens en particulier de l'émission sur le 2ème festival punk de Mont-de-Marsan en 77 et d'un très bon portrait d'Higelin). Mais Chorus ne passait pas à 23 heures, était hebdomadaire, et avait trouvé après quelques tâtonnements (présentation de l'émission par Shitty ex-Au Bonheur des Dames et futur membre de l'équipe de la Nouvelle Star, puis par Patrice Blanc-Francard qui bossait à France-Inter et Rock & Folk, futur PDG de Disney Channel France) le duo de présentateurs idéal avec Antoine de Caunes, le jeune producteur de l'émission, et Jacky Jacubowitz, attaché de presse chez Phonogram, clown muet s'agitant désespérément derrière un de Caunes plus ou moins impassible. L'émission passait des concerts enregistrés pour l'occasion, au Théatre de l'Empire, entre deux émissions de Jacques Martin. Je me rappelle être allé à l'un de ces enregistrements à l'Empire, un mois de décembre, pour une affiche réunissant Bijou, Little Bob Story et Starshooter. Grand moment, même si tous ces concerts étaient trop courts.
De Caunes nous a donc permis à cette époque où l'on avait le choix entre trois chaines de voir Dr Feelgood, Higelin, XTC, Jonathan Richman, Elvis Costello, les Cure, Magma, les Ramones, Dire Straits (bien avant les stades), Jam, le Clash, Kevin Coyne et ... énormément d'autres.

Tout çà pour dire que ce garçon partait déjà avec un a priori favorable.
Et puis là, il nous fait un dictionnaire AMOUREUX, c'est à dire subjectif, de mauvaise foi, oublieux de données sensées être fondamentales, anti-scientifique, tout ce que je demande aux musiques que j'aime. Evidemment, j'ai aussi besoin de dates, de lieux d'enregistrement, de discographies complètes, de biographies exactes qui participent également à l'amour de la chose rock (ou pop ou toutes des sortes de choses), mais que serait la fan-itude (merci Ségo) sans subjectivité ? C'est aussi cette subjectivité qui nous permet d'apprécier des choses parfois totalement rock'n'rollesquement incorrectes, de la B.O. caraméloïde de "Lâche-moi les Baskets" aux Osmonds Brothers.
Je n'ai fait que commencer ma lecture, mais c'est le genre de bouquin que l'on peut déguster par petits morceaux, en prenant son temps.