Une de mes sœurs possédait "Cosmo's Factory" dont la pochette m'a intrigué longtemps avant que je ne m'essaie à l'écouter.
Ces rockers avaient l'air cool, ils faisaient du vélo sur la moquette et portaient des chemises à carreau, pas très menaçant tout çà...
Quand je me suis décidé à écouter Cosmo's Factory, j'ai entendu une voix nettement moins douce que celle de Paul ou même de John, çà a été mon premier contact avec un rock brut et âpre, retournant aux origines, oubliant les fioritures mais pas les chansons. Il y avait ce morceau très long au début de la face 1, "Ramble Tamble" une espèce de jam session qui semblait interminable à mes jeunes et impatientes oreilles, mais dont je percevais déjà le côté hypnotique qui continue à me le rendre indispensable. Il y avait "Who'll stop the rain", une des deux seules mais sublimes ballades du disque. Il y avait "I heard it through the grapevine" en version encore plus longue que "Ramble Tamble", dont je n'ai découvert que des années plus tard qu'il s'agissait au départ d'une chanson de Marvin Gaye. Ce groupe savait s'approprier les reprises.
Plus tard, quand je suis arrivé à Paris, j'ai appris que c'était un peu la honte d'aimer ce groupe primitif, surtout fait pour danser dans les boums, CCR était volontiers mis dans le même sac bourrin que Status Quo.
C'est quelques années après, quand Springsteen a dit tout ce qu'il devait à John Fogerty, qu'il a été à nouveau possible d'avouer qu'on aimait çà...
...
Le "Live In Europe" est un double album qui dans mon souvenir était disponible en mid-price. Mon copain Vincent P. l'avait, mais on écoutait plutôt Emerson Lake & Palmer et Alice Cooper quand j'allais chez lui le mercredi après-midi, ou Au Bonheur Des Dames, en tout cas pas CCR live in Europe ! Moi, je m'étais acheté, un de mes premier 33 tours, la double compilation Chronicle qui venait de sortir, avait une bonne courte critique dans R'n'F et qui surtout n'était pas chère. Le nerf de la guerre.. Je découvre donc aujourd'hui ce live, enregistré tardivement dans la carrière du groupe, alors que Tom Fogerty était déjà parti et qu'ils fonctionnaient donc en power-trio. Son moyen, très moyen par moment, mais John se défend bien à la seule guitare et on a encore de longues jams qui mettent en forme les joueurs de air-guitar.
C'est là.
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